Depuis quelques années, des groupes militants, apparus plutôt sur la scène politique alémanique, font désormais usage des instruments de démocratie directe pour améliorer effectivement la cause animale. À l’exemple de l’initiative fédérale
«Non à l’élevage intensif en Suisse».
Cette dernière exige une modification de l’article 80a de la Constitution fédérale relatif à la «garde d’animaux à des fins agricoles». Les initiant-e-s demandent d’édicter de nouvelles normes de détention et de soins plus sévères: hébergement, taille des effectifs, accès à l’extérieur et abattage sont principalement concernés.
La législation d’exécution se réfère au moins aux normes Bio Suisse en matière de dignité de l’animal. Pour Julia Fischer, co-directrice de la campagne pour le oui, il ne s’agit ni plus ni moins que de relever des standards à la limite de la maltraitance. «Notre intention n’est pas de mettre en péril les agricultrices et les agriculteurs, mais de montrer dans quelles conditions sont élevées les bêtes qui atterriront dans notre assiette. Dans notre pays règne encore cette image d’Épinal où les animaux de rente seraient libres et heureux dans les prés. Nous voulons des lois qui reconnaissent les habitudes de vie de chaque espèce animale et fixent leur mise en œuvre de manière contraignante.»